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2 Chiffrement monoalphabétique

L'écriture codée ne date pas d'hier. Déjà, au $ \mathrm{V}^{\mathrm{e}}$ siècle avant J.-C., Hérodote retrace dans ses Histoires l'utilisation d'écritures secrètes qui épargna à la Grèce d'être conquise par Xerxès, un monarque perse. Depuis l'avènement des premières nations, les dirigeants doivent communiquer des informations de façon à ce que l'ennemi ne puisse pas les intercepter et les utiliser à son avantage. Au tout début, on développa l'art de la stéganographie, terme élaboré à partir des mots grecs steganos, qui veut dire « couvert » et de graphein, « écriture ». Pendant plusieurs centaines d'années, diverses formes de stéganographie furent utilisées avec succès. Le message n'avait qu'à être dissimulé et tout allait pour le mieux. Toutefois, la stéganographie offre une sécurité très minimale: si le messager est fouillé, le message est découvert. C'est pourquoi on développa, parallèlement à la stéganographie, la cryptographie, du grec kryptos, signifiant « caché ». Le but de la cryptographie n'est pas de dissimuler la présence du message, mais bien d'en cacher le contenu.

Les premières formes de cryptographie n'étaient pas très étendues, la technologie et la science s'y rapportant n'étant évidemment pas assez développées. Le plus populaire des chiffrements utilisés est aussi un des plus simples. Il fut utilisé par César lors de ses campagnes militaires, et tire de là son nom: « le chiffre de César ». Ce chiffrement n'est en fait qu'une simple substitution additive (voir section 2.2). La première génération de systèmes cryptographiques utilisa la substitution monoalphabétique, où on n'utilise qu'un seul alphabet de chiffrement, ce qui implique que chaque lettre est remplacée par une autre et cela pour tout le message. Il existe quelques façons d'améliorer le chiffrement par substitution monoalphabétique. Par exemple, au lieu de décaler les lettres selon une addition, on peut multiplier la position de chaque lettre par le nombre clé ou même combiner l'addition et la multiplication selon une fonction linéaire. Afin de pouvoir exposer ces systèmes cryptographiques, on doit d'abord comprendre l'arithmétique modulaire.



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Simon Perreault 2002-06-02